Instagram… Le réseau social des influenceurs par excellence est en pleine mutation génétique. Car oui, le système de « like », jusqu’à présent la marque de fabrique du réseau et la nourriture préférée de ses utilisateurs, n’apparaît plus sous certains posts. Est-ce la fin des nuits sans sommeil à regarder son compteur monter dans une course sans fin à la popularité virtuelle ?
La fin du « like me, like moi » sur le réseau social Instagram
Ces petits cœurs et pouces levés, qui nous rassurent et nous flattent, sont des générateurs de dopamine : la substance responsable du bonheur, du plaisir, de la motivation et de l’addiction. L’être humain est un animal social en constante quête d’approbation qui cherche à être bien vu et à intégrer des groupes sociaux, c’est le phénomène de la validation sociale.
Le like est devenu un code social, une marque de notoriété. On a même vu apparaître un système d’échange de like et une pression du like. Ce danger pour la santé mentale a très souvent été pointé du doigt par les scientifiques. C’est une addiction au numérique que la série Black Mirror (fortement recommandée par Globules Series) a voulu pointer du doigt dans un épisode de la saison 3.
Pour contrebalancer cette tendance, Le réseau social Instagram souhaite aider les internautes à se concentrer sur la qualité des contenus plutôt qu’au nombre de likes. Le réseau met donc à disposition une fonctionnalité permettant d’enlever le nombre de likes habituellement affichés sous les photos. À travers ce procédé, l’application souhaite réduire la pression que les utilisateurs pourraient ressentir face à cette course à la popularité grandissante. Ainsi, vous pouvez désormais décider vous-même d’afficher, ou non, les mentions “j’aime” sur vos propres publications et sur celles des autres. Rendez-vous dans : Paramètres, puis Confidentialité.
Qui sont les influenceurs sur les réseaux sociaux ?
Ils sont jeunes, ils sont beaux, ils sont riches, ils ont les dents plus blanches, mangent mieux que vous, parlent mieux que vous, vivent mieux que vous, et s’offrent des villas hors de prix à Dubaï pendant que vous pleurez dans votre salle de bain. Vous aimeriez les détester, mais vous ne pouvez que les jalouser. Cette horde de mega-influenceurs millionnaires qui déferle depuis des années sur les réseaux sociaux, armés de leurs placements produits et de leurs thés macha, ont ouvert une fenêtre béante sur nos propres frustrations, notre désir d’être aimé et reconnu, et notre propension à acheter n’importe quoi pour se rapprocher de ceux que l’on admire.
Essayons de comprendre les dérives qui ont conduit le modèle actuel de l’influence sur les réseaux sociaux à péricliter, avant que celui-ci ne commence à se remettre en question et se réorienter vers de nouvelles façons plus éthiques d’engager une audience autour de porte-paroles.
Définir la valeur d’un influenceur sur les réseaux sociaux
Dans la com’, il y a deux facteurs qui décident de la valeur d’un partenariat avec un influenceur sur les réseaux sociaux : la confiance et l’attention. 92 % des consommateurs font ainsi plus confiance aux recommandations de leurs pairs qu’à un spot de pub, et c’est ce comportement qui a donné naissance au concept des avis en ligne, genèse de l’influenceur digital contemporain. On s’est ainsi rendu compte que 84 % des internautes avaient autant confiance dans les avis qu’ils pouvaient lire en ligne que dans ceux émis par leurs propres amis proches. Au cas où vous ne l’auriez pas déjà remarqué, les réseaux sociaux attirent également plus l’attention aujourd’hui que la télévision. Les internautes passent désormais en moyenne plus de deux heures et demie par jour sur les réseaux et applications de messagerie, et ce chiffre continue d’augmenter, tandis que de plus en plus de pays en voie de développement sautent dans le train de la digitalisation. Quelqu’un capable de capter au mieux à la fois cette confiance et cette attention s’accorde un grand pouvoir, sans se rendre forcément compte de l’aspect « grandes responsabilités » de l’équation.
Pour ces internautes, 94 % déclarent que les avis positifs sur un produit les encouragent à l’acheter, et 87 % des acheteurs se sont laissés séduire par un influenceur avant de réaliser leur achat. Source : Hubspot
La ruée vers le Like sur les réseaux sociaux
Grâce aux moyens de communication offerts par les réseaux sociaux, le monde entier a désormais accès aux mêmes outils de parole et aux mêmes possibilités de s’offrir une audience (avec quand même un peu plus de chance lorsque l’on naît avec une génétique favorable dans un milieu privilégié). De nombreuses personnes s’en sont ainsi servi de tremplin pour montrer au monde à quel point ils étaient intéressants, drôles et « relatables »*. Ces personnes ont pour certains amassés un nombre gigantesque de fans suivant leurs contenus, et sont même vues comme des figures d’autorité dans leur domaine. Une génération de personnes non préparée à la célébrité est née, et leur proximité avec leur public, leur vulnérabilité exposée en direct, leur ignorance des dangers de cette profession en a fait de véritables bombes à retardement.
Les marques, elles, ont été bien sûr ravies de ce tournant d’internet. Tout ce qu’elles avaient à faire était de les payer (beaucoup moins qu’un acteur Hollywoodien) pour faire un placement produit, ou une recommandation vidéo, et hop, comme par magie, chaque dollar investi dans une stratégie social media en devenait 6 et demi. Elles ont vu l’opportunité de trouver pour chaque cible de leur produit les bons influenceurs, afin de les faire travailler pour elles dans une relation de promotion constante.
Pour devenir un influenceur de marque, pas besoin d’une large audience. Par contre, si l’on veut être payé, il faut être prêt à devenir un vrai VRP et savoir se vendre auprès d’agences spécialisées. En effet, la plupart des systèmes de rémunération d’influenceurs s’articulent autour de codes promotionnels, dont l’utilisation par les fans sur le site de la marque rapporte une commission à l’ambassadeur et son agence. Pendant des années, ce système s’est avéré très profitable pour tous les participants de l’affaire, et les influenceurs ont vu leur notoriété exploser en même temps que leur nombre de placements produits, transformant certains d’entre eux en véritables stars, capables depuis leur chambre de faire vibrer des foules entières, et de voyager autour du monde, tous frais payés par les marques, à condition de partager chaque instant sur les réseaux sociaux, pour continuer à alimenter la machine commerciale, et faire déprimer ceux qui n’ont pas eu leur chance.